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Corse : le ras-le-bol des infirmiers libéraux


Thibaud KEREBEL le Lundi 13 Février 2023 à 15:46

Un mouvement national, suivi en Corse, tente actuellement de faire entendre les revendications des infirmiers libéraux de France. Indemnités de déplacement, retraite, revalorisation des actes médicaux… Un ensemble de requêtes qui visent à faciliter les conditions de travail des professionnels.



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Après la grogne des médecins, des boulangers ou encore des restaurateurs, c’est au tour des infirmiers de faire savoir leur mécontentement. Le 22 janvier dernier, une pétition nationale a ainsi été mise en ligne, pour faire part de la situation difficile que vit actuellement la profession. En parallèle, le collectif « Infirmiers libéraux en colère », à l’origine du mouvement, compte déjà 10 000 membres, dont plus de 200 en Corse. L’objectif de cette mobilisation : obtenir de meilleures conditions de travail.

« Ce mouvement est né d’un ras-le-bol de la profession », explique Marie Savelli, responsable insulaire du collectif « Infirmiers libéraux en colère ». « Nous ne sommes entendus ni par les syndicats ni par les institutions, et il faut que ça change. » Seul corps de métier interdit de grève, les infirmiers tentent donc, par tous les moyens possibles, de faire bouger les choses. Outre la pétition actuellement en circulation, des contacts ont été pris avec les maires et les députés du pays. Un envoi massif de feuilles de soins à l’Élysée a également été coordonné, afin de faire connaître l’ensemble des revendications.

Revalorisation de l’acte médical et des indemnités de transport

Sans surprise, le principal nœud du problème est financier. Les infirmiers libéraux, qui effectuent la plupart de leur activité au domicile des patients, militent d’abord pour une revalorisation des actes médicaux infirmiers (AMI). Actuellement, un AMI -comme le fait de poser un pansement par exemple- est tarifé à 3,15 euros. Somme qui n’a pas évolué depuis longtemps, ne prenant donc pas en compte l’inflation. La hausse générale du coût de la vie motive également les infirmiers à revendiquer une augmentation des différentes indemnités de déplacement. Un point crucial pour une profession qui dépend des transports, dont le prix ne cesse d’augmenter.

« C’est aussi une question de reconnaissance », reprend Marie Savelli. « Si on nous écoutait sur tous ces points, ça redonnerait de la valeur à notre travail. Là, on se sent délaissés, et on fait face à une grande incompréhension du public. » L’enjeu des retraites, particulièrement d’actualité, s'inscrit également dans ce cadre. « La pénibilité de notre travail n’est pas reconnue. On commence très tot, on passe beaucoup de temps en voiture, on soulève des patients qui sont parfois très lourds… Et pourtant, selon notre caisse, l’âge moyen de départ à la retraite est de 67 ans. » Dans son communiqué le collectif demande donc « la retraite à 62 ans avec prise en compte de la pénibilité pour un départ à 60 ans ».

Seront-ils entendus ? Marie Savelli l'espère, et sait, en tout cas, que cette mobilisation est indispensable. « Actuellement, il n'y a pas de désert infirmier, contrairement aux déserts médicaux. Mais si nos conditions de travail continuent de se dégrader, plus personne ne voudra faire ce métier. »